Ce mercredi dernier sont tombées les 111 nominations pour la cinquantième édition des Césars pour récompenser et en quelque sorte clôturer l’exercice 2024, une année prolifique pour les productions Made in France.
On pouvait s’y attendre. Les grosses productions de 2024 font une razzia, trois films dépassent les 10 nominations. On y trouve Le Comte de Monte Cristo, L’amour ouf et Emilia Pérez avec respectivement 14, 13 et 12 nominations pour le dernier. Ils sont dans presque toutes les catégories principales, individuelles ou globales sauf quelques exceptions, notamment pour l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas qui ne figure pas dans les révélations masculines et féminines de l’année. L’on aurait pu s’attendre à une plus grande reconnaissance du film d’Artus étant donné le retentissement que le long-métrage a eu.
Aussi L’amour ouf, qui affiche un nombre conséquent de nominations, ne figure pas dans la liste des meilleurs films. Il est éclipsé par Emilia Pérez (Jacques Audiard), Le Comte de Monte Cristo (Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière), En fanfare (Emmanuel Courcol), L’Histoire de Souleymane (Boris Lojkine) et Miséricorde (Alain Guiraudie). En dehors de cela, le trio de tête s’est fait sa place dans presque chacune des récompenses techniques (décors, son, musique, etc.).
Une concurrence rude
D’autres productions tout aussi intéressantes sont nommées, notamment La plus précieuses des marchandises de Michel Hazanavicius qui se place dans les meilleures adaptations et les les meilleurs films d’animations ; La belle de Gaza (Yolande Zauberman), un film documentaire qui, par le prétexte de la recherche d’une jeune fille ayant fui la bande de Gaza à cause de sa transidentité, présente la communauté queer israélienne à travers plusieurs portraits poignants. On trouve aussi beaucoup de nouveautés dans les meilleurs scénarios originaux comme Borgo de Stéphane Demoustier. Ce film nous conte l’histoire d’une surveillante pénitentiaire déménageant en Corse et se faisant embarquer dans les combines d’un détenu libéré qui l’avait placé sous sa protection à son arrivée. Vingt Dieux fait aussi partie des nominés. Totone est un jeune homme de 18 ans. Habitué des bars et des bals, il doit pourtant trouver un moyen de se faire de l’argent pour s’occuper de sa petite sœur de 7 ans. C’est alors qu’il se met en tête de fabriquer le meilleur comté de la région pour gagner le prix et l’enveloppe de 30 000€ qui va avec.
Nous aurions pu parler plus en longueur de L’Histoire de Souleymane, qui est resté près de 15 semaines dans nos salles pour nous exposer l’histoire de Souleymane, travailleur illégal pour une plateforme de livraison de repas qui, parallèlement à ce travail, doit se procurer les documents nécessaire pour sa demande d’asile, un parcours du combattant sachant que ce dernier fait face aux impératifs temporels que sont les bus qui le ramènent vers son logement. Le film permet de mettre un visage sur toute une partie de la société parisienne qui jusque-là n’était pas représentée. Le film dirige les yeux du spectateur vers cette injustice qu’est l’exploitation des immigrés mais aussi vers la profonde humanité de Souleymane. Il est nommé dans 8 catégories différentes, huit chances donc de tirer son épingle du jeu parmi une concurrence féroce.
Il serait difficile et indigeste de mentionner toutes les autres nominations, c’est pourquoi l’article se termine maintenant sur une date : les lauréats seront désignés le 28 février prochain, très certainement sur les planches de l’Olympia.