Grégoire Bastareaud

Après avoir suivi un parcours en management à SKEMA Business School, Grégoire Bastareaud a décidé de se consacrer pleinement à sa véritable passion : la photographie et la vidéo. Autodidacte, il a appris et perfectionné son métier au fil des années, en apprenant divers styles et techniques. Dans cette interview, Grégoire nous partage son parcours, ses inspirations et son évolution en tant que photographe et vidéaste.

Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Grégoire, j’ai 26 ans et je suis photographe, vidéaste et réalisateur multicaméra.

J’ai vu sur ton compte LinkedIn que tu avais fait un master à SKEMA Business School en management. Est-ce que c’était ce que tu voulais faire au départ ?

Comme tu peux l’imaginer vu où j’en suis aujourd’hui, non, pas du tout. J’ai suivi un parcours plus classique, mais c’était un choix par défaut. Ce n’est pas que ça ne m’a pas plu, mais je ne me sentais pas épanoui. Après mes études, j’ai donc décidé de prendre une autre voie.

Tu avais commencé la photo en même temps que tes études ?

Oui, j’ai vraiment commencé à prendre des photos en troisième année, en L3. J’étais en Erasmus en Lituanie et, juste avant de partir, comme je savais que j’allais beaucoup voyager, j’ai acheté un petit appareil photo. J’aimais déjà ça, mais je n’avais pas mon propre appareil. Cette année-là, avec tous les voyages, j’ai pris énormément de photos et j’y ai pris goût. J’ai aussi rencontré un bon ami portugais qui m’a appris pas mal de choses et m’a donné envie de progresser dans la photo. C’est vraiment parti de là.

Donc c’était l’événement déclencheur ? Ce n’était pas en regardant des photos ou des vidéos que tu t’es dit : « J’aimerais bien faire ça » ?

J’avais déjà une attirance pour l’audiovisuel, ça me plaisait. J’avais goûté à ce domaine à travers quelques petits projets étudiants ou personnels. Mais ce qui m’a vraiment mis la main à la pâte, c’est cette année Erasmus et les voyages que j’ai faits.

C’était quoi ta première caméra ?

La toute première, quand j’avais 10 ans, c’était un appareil numérique Samsung. Mais celle que j’ai achetée juste avant mon année Erasmus, c’était un Sony A6300.

Tu es aujourd’hui en freelance, un statut parfois incertain. Comment trouves-tu tes clients et qu’est-ce qui te motive dans ce choix ?

C’est vrai que le statut de freelance est particulier. Il est moins sécurisant qu’un CDI ou un CDD, mais il faut se lancer. De toute façon, c’est une profession qui t’amène naturellement vers l’indépendance si tu veux être libre dans tes projets. Il y a toujours la possibilité de travailler en boîte de production ou en entreprise, mais ce qui me tient à cœur, c’est de pouvoir choisir mes projets, mes clients et faire des choses différentes chaque jour.

C’est donc une certaine liberté que je n’ai pas envie d’échanger pour l’instant. Après, c’est vrai que trouver des clients, surtout au début, ça ne tombe pas du ciel. Il faut prospecter, chercher, être persévérant. Pour l’instant, mes premiers clients viennent presque exclusivement de mon réseau personnel et professionnel. Ensuite, ça se développe par le bouche-à-oreille.

Tu as commencé ce statut il y a combien de temps ?

J’ai ouvert mon statut une première fois avant le confinement, mais c’était pour faire de la livraison, et finalement, je ne l’ai même pas fait. J’ai donc fermé mon statut d’autoentrepreneur, puis je l’ai rouvert il y a un an et demi pour me consacrer à la photographie.

Les démarches pour se lancer en freelance sont parfois compliquées. Est-ce que tu as été accompagné ou tu as tout appris sur le tas ?

Je ne suis pas expert en statuts juridiques, mais honnêtement, c’est un statut assez simple à comprendre. Je conseille souvent aux personnes qui veulent se lancer dans un domaine similaire de commencer par l’autoentreprise. De mon côté, je me suis renseigné auprès de proches qui avaient déjà ce statut, notamment des amis photographes et vidéastes. Aujourd’hui, je comprends bien son fonctionnement et je le gère sans problème.

Sur les réseaux, il y a souvent la question des tarifs. Comment est-ce que tu fixes tes prix ?

Ce n’est pas évident du tout. Il faut en parler avec d’autres freelances, avoir un réseau pour se faire conseiller. Tout dépend du type de prestation : le temps passé sur place, le matériel utilisé, la post-production… Il existe aussi des outils en ligne ou des méthodes pour évaluer son travail.

Tu trouves tes clients par toi-même ou tu utilises des plateformes pour freelances ?

Pour ma part, ces plateformes n’ont quasiment jamais fonctionné. Il y a énormément de concurrence dans l’audiovisuel, et ce type de métier marche surtout par le réseau. 98 % de mes prestations viennent de contacts directs : des connaissances, des recommandations… Donc oui, si on veut se lancer, il faut travailler son réseau.

Comment décrirais-tu ton style photographique ?

C’est une question difficile ! Définir son propre style, ce n’est pas évident, surtout quand on explore plusieurs domaines. Je ne sais pas si j’ai un style à proprement parler. Par contre, quand j’entends certains proches parler de mes photos, ils disent que j’ai une patte reconnaissable. Je préfère donc me fier aux avis extérieurs pour ça.

Sur ton compte Instagram (@piporazzi), on voit que tu fais beaucoup de portraits. C’est ton domaine de prédilection ?

C’est vrai que je fais pas mal de portraits, et apparemment, c’est ce qui ressort de mon travail. je pense que c’était les projets les plus accessibles. J’ai commencé par des projets plus petits que ceux que je fais aujourd’hui, ce qui est, je pense, normal. Au début, tu n’as pas forcément les ressources pour faire des shootings en studio, pour avoir une équipe ou pour disposer du matériel suffisant pour de gros projets photo. Donc oui, généralement, c’est plus facile de commencer dehors avec de la street photography qu’avec des shootings en studio ou des événements, etc.

Et du coup, aujourd’hui, tu ne fais plus du tout de street photography ?

Ça m’arrive quand je suis en vacances. J’aime beaucoup, parce que je trouve que photographier les gens dans leur environnement, c’est très représentatif de l’énergie du lieu. Simplement, j’en poste moins, déjà parce que j’ai du mal à être hyper actif sur les réseaux sociaux, et aussi parce que ce ne sont pas forcément les projets dont je suis le plus fier.

Pour revenir à mon compte Instagram, c’est vrai qu’il y a beaucoup de portraits, mais ce n’est pas ce que je fais en majorité aujourd’hui. Il y a aussi beaucoup de projets pour des clients corporate, mais je ne les affiche pas forcément sur mon compte Instagram pro, parce qu’artistiquement, c’est un peu moins riche.

À travers la photo, y a-t-il un thème que tu apprécies le plus ou est-ce que tu explores encore tous les thèmes sans préférence ?

J’ai de plus en plus à cœur de faire des photos qui ont un sens, qui servent une cause. Aujourd’hui, j’ai quasiment pas de projet qui me permettent de servir ce propos. Pourquoi ? Parce qu’il faut aussi que je priorise les projets en fonction de leur rentabilité. Mais j’ai envie de m’engager de plus en plus dans ce type de projets, avec des photos pour défendre des causes qui me tiennent à cœur.

Quel a été pour toi le plus grand défi dans la photo, que ce soit en termes de carrière ou de technique ?

Le plus grand défi, c’est peut-être d’avoir osé me lancer en indépendant et d’en faire mon métier. Je pense que j’ai été dans le déni pendant longtemps. Je suis allé jusqu’à un Master 2 en école de commerce, avec un prêt étudiant à rembourser. C’est difficile de se dire : « J’ai un diplôme qui vaut quelque chose, qui pourrait me permettre d’avoir un CDI stable », et de choisir quand même une voie beaucoup plus incertaine, où je gagnerai probablement moins d’argent au début, mais où je ferai ce que j’aime.

Surtout dans un contexte familial et social où je ne suis pas forcément entouré d’artistes ou d’indépendants, donc je n’avais pas vraiment d’exemple auquel me raccrocher. Ça, je pense que c’était le plus gros défi. Après, bien sûr, il y a des défis techniques, car j’ai tout appris en autodidacte, et des défis logistiques, parce que c’est un métier qui demande d’investir beaucoup dans du matériel.

Je me suis aussi fait voler du matériel, donc il y a ces difficultés-là aussi. Mais le plus gros défi, c’était mental : accepter de me lancer et d’assumer ce choix.

À quoi tu te raccroches pour continuer ?

Aujourd’hui, je ne me pose plus trop la question, parce que ça commence à rouler. Mais au moment où j’ai passé le cap, je me suis dit : « Fais ce que tu aimes, donne-toi les moyens de le faire. Et si ça ne marche pas, au pire, tu changeras de voie. »

Tu parlais de vol de matériel, ça s’est passé comment ?

Ah, histoire compliquée… J’avais mis du matériel en location pendant un temps, parce que je voulais investir davantage. Ça avait bien fonctionné au début, puis je suis tombé sur une personne qui, je pense, fait de l’escroquerie son métier. Il avait une fausse carte d’identité et un faux chèque avec le même nom et prénom. Tout semblait fiable et, au final, il est parti avec 3000 € de matériel.

Si tu devais choisir une seule photo que tu as prise, ce serait laquelle ?

Tu me prends de court, c’est chaud ! Une seule photo, c’est hyper compliqué…

En vidéo, je dirais celle que j’ai faite en Grèce cet été, parce que c’est récent et que je suis encore un peu nostalgique de ce voyage.

En photo… Je dirais une photo de mon petit frère, prise lors d’un shooting pour une makeup artist. On avait monté un home studio improvisé chez elle, et il a posé pour la séance. C’est une série de photos que je trouve vraiment jolie, forte en émotion.

Tu parles que tu as un petit frère, tu as d’autres frères et sœurs ?

J’ai trois frères. J’ai un petit frère de 21 ans, un grand frère de 28 ans… 29 ans pardon ! Et un grand grand frère de 44 ans.

Ils t’ont soutenu dans ton parcours ?

Toujours, toujours. Ils ne se sont jamais opposés à mes choix de carrière. Ils m’ont toujours soutenu et ont toujours eu les bons mots pour m’encourager dans cette voie, pour me dire que mon travail était cool.

Je t’ai demandé de nous préparer trois musiques qu’on a écoutées tout à l’heure. On va les écouter maintenant, comme ça tout le monde aura un petit aperçu de ce que tu écoutes.

[Musique]

C’est assez diversifié quand même ! Pourquoi ?

Mes influences musicales viennent de pas mal d’endroits. Je pense que la première, c’est mon grand frère. J’écoutais vachement de rap américain au début avec lui. Puis, de moi-même, je me suis tourné un peu vers le rap français. De mes parents, j’ai eu un peu de variété et un peu de musique du monde. Et après, de mes potes, j’ai eu tout le reste. Donc franchement, oui, c’est assez varié.

Est-ce que tu dirais que la musique influe sur ta vie, ta photographie, tes vidéos, ton style ?

Ma vie sûrement, sur mes humeurs et tout ça, oui. Après, sur ma photo… J’aime bien bosser en musique quand je shoot. Mais j’adapte plus la musique que je vais mettre en fonction du shoot que je fais, plutôt que l’inverse. Tout mon moodboard, quand je suis sur un projet où j’ai la main sur la partie artistique, est fait au préalable. Donc ce n’est pas forcément la musique que j’écoute qui va influencer mes photos. Peut-être que ça joue inconsciemment, mais ce n’est pas un facteur central.

Quand tu prépares un shoot pour un client, est-ce qu’il te raconte une histoire ? Est-ce qu’il te dit : « On aimerait faire ça, ça, ça » ? Et toi, as-tu le droit de conseiller quelque chose de différent ?

Ça dépend vraiment du client, de la marque. Sur un shooting pour une entreprise très institutionnelle, hyper corporate, parfois ça ne sert à rien de donner son avis, parce que tu sais très bien que ça ne changera rien à leur décision.

Si c’est pour des photos de CV, par exemple, tu peux donner des conseils techniques en termes de disposition, de lumière, d’endroit, mais pas plus loin.

Après, oui, forcément, sur certains projets, c’est différent. Récemment, j’ai fait un projet pour une marque de céramique qui s’appelle La Bacante. La direction artistique était très poussée et j’adore ce genre de projet. Là, ça a vraiment été un travail commun. Africa, la fondatrice de la marque, avait un moodboard avec déjà quelques idées, et sur place, on a composé avec ce qu’on avait. On a vraiment co-construit le shooting, et ça a donné un résultat que je trouve hyper cool.

C’est ce genre de projet que tu préfères ?

Oui, carrément.

En parlant d’inspiration et de style, quels sont les artistes, photographes, vidéastes ou cinéastes qui t’inspirent le plus ?

Franchement, beaucoup. Contrairement à pas mal d’artistes, je n’ai pas juste une ou deux références.

J’avoue que sur mon compte Instagram pro, j’essaie de suivre pas mal de créateurs dont j’aime le travail. Ça me fait un peu un moodboard en continu.

Si je devais sortir des noms, c’est compliqué… Ça fait longtemps que je ne passe plus énormément de temps sur mon feed, donc parfois j’oublie quelques noms. Mais oui, je m’inspire de pas mal de créateurs différents, et c’est pour ça que j’en suis autant sur mon compte pro.

Tu as dit que tu avais appris en autodidacte. Tu as fait comment ? Tu as suivi des vidéos YouTube ? Tu as parlé avec des gens qui faisaient déjà de la photo, de la vidéo ?

Des vidéos YouTube et connaissances qui sont déjà dans le milieu ou qui ont appris en même temps que moi. Aujourd’hui, je pense que la photo, c’est un des domaines qui est le plus facile à apprendre, du moins, c’est un des domaines pour lequel tu peux trouver facilement des ressources sur Internet. Après, c’est pas forcément le plus facile à apprendre, mais je trouve que ça reste accessible, du moins pour une bonne partie des connaissances à avoir pour se lancer. Après, forcément, tu apprends aussi en faisant beaucoup. À partir d’un certain stade, c’est bien de connaître toute la technique, mais si tu ne pratiques pas, tu ne seras jamais confronté aux galères du terrain. Mais ouais, c’est principalement des vidéos YouTube, des sites Internet et puis après des collègues, des collègues qui t’aident, qui t’apprennent, qui te montrent. Et encore aujourd’hui, j’apprends beaucoup de choses sur le terrain grâce à des collègues.

Et du coup, si quelqu’un veut se lancer en photo, tu lui dirais de commencer par quoi ?

Si quelqu’un veut se lancer aujourd’hui, je lui conseillerais de s’appuyer sur des vidéos YouTube, parce qu’il y a beaucoup de créateurs aujourd’hui qui font du contenu instructif hyper bien fait. En plus, l’avantage dans l’audiovisuel, c’est que quand tu vas apprendre quelque chose, ceux qui te font des vidéos YouTube, leurs vidéos sont hyper propres parce que c’est leur métier. Et puis, d’essayer de s’entourer assez rapidement de personnes dont c’est le métier et d’autres personnes qui apprennent en même temps, pour se tirer vers le haut mutuellement. C’est comme ça que tu apprends le plus vite.

Et en termes de matériel, tu dirais de commencer par un appareil photo ou un téléphone ?

Téléphone. On a tous des téléphones qui filment avec de bonnes qualités, qui prennent des photos avec des résolutions plus ou moins bonnes. Mais en tout cas, pour commencer à apprendre les bases, pas besoin d’investir des centaines d’euros. Après, tu as toujours ceux qui disent que le matériel ne fait rien… c’est faux. On ne va pas se mentir, au bout d’un moment, forcément, tu as besoin d’investir et d’upgrader, sinon ton image n’évolue pas énormément. Mais ce n’est pas la priorité. Si tu veux commencer à apprendre, tu as tout ce qu’il te faut chez toi déjà. Une connexion Internet pour regarder des vidéos, avoir du contenu pour apprendre, et ton téléphone. Ou le téléphone de ton pote. Ou tu peux toujours te faire prêter un appareil.

Pour finir, quels sont tes objectifs, tes rêves en tant que photographe, vidéaste ? Et surtout, est-ce qu’il y a un projet que tu aurais envie de faire si tu n’avais pas de limite d’argent et pas de limite de temps ?

Alors, pas de limite d’argent et pas de limite de temps… ça serait voyager davantage et en profiter pour faire des projets style documentaire. Après, bon, l’inconvénient, c’est que voyager à volonté sans limite d’argent, ça induit une empreinte écologique pas ouf. Donc voilà, je n’y compte pas énormément non plus. Après, il y a toujours des alternatives. Mais voilà, je pense que le documentaire, c’est un truc que j’aimerais bien explorer. Et la photo de voyage, bien sûr, parce que c’est là que j’ai commencé, finalement.

Et j’ai oublié la deuxième question.

C’était les objectifs.

Ah oui, les objectifs ! Ouais, les objectifs… Écoute, concrètement, mes objectifs, c’est de continuer à pérenniser mon activité, à élargir mon cercle de clients, à continuer de bosser sur des projets différents qui me parlent et rester stimulé par la création audiovisuelle, justement en faisant différentes choses. Peut-être qu’un jour, je me serai spécialisé dans les photos d’animaux sous-marins et que c’est comme ça que je serai épanoui. Là, pour l’instant, j’ai besoin de continuer à toucher à différentes choses, d’apprendre aussi, de me perfectionner, parce que techniquement, je ne suis pas du tout un expert et que, de toute façon, je ne le serai jamais.

C’est marrant d’avoir cette philosophie et cette honnêteté de dire : « Je ne serai jamais un expert. »

Ah ben, personne ne l’est jamais, je pense… sauf peut-être sur d’autres domaines. Mais dans l’audiovisuel, tu ne peux pas être un expert. Surtout que ça reste un domaine artistique, donc pas mesurable, et qui dépend aussi de l’interprétation et des goûts de chacun.

Là, j’ai une petite question qui me vient : tu en penses quoi de l’IA dans l’audiovisuel ? Comment ça va évoluer ?

Je ne suis pas forcément réfractaire, parce que je l’utilise déjà. Après, je pense que, comme toute innovation, ça a ses limites. Il faut savoir mesurer. C’est un outil, il faut l’utiliser comme un outil, pas comme une fin en soi. Mais c’est un outil qui peut faciliter beaucoup de processus créatifs, beaucoup de processus techniques, et il ne faut pas s’en priver tant qu’on ne tombe pas dans la dérive.

Merci Grégoire.

Merci à toi.

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