Le Lac des cygnes, chef-d’œuvre intemporel de Piotr Ilitch Tchaïkovski, est sans doute l’un des ballets les plus célèbres de tous les temps. Aujourd’hui, cette œuvre monumentale fait l’objet d’une adaptation ambitieuse pensée spécialement pour initier les plus jeunes au monde de l’opéra et de la danse classique. Après avoir revisité Casse-Noisette, Karl Paquette et son équipe s’attaquent à ce monument du répertoire.
Mis en scène et chorégraphié par Fabrice Bourgeois, cette nouvelle version du Lac des cygnes, présentée au théâtre Mogador à Paris, connaît un vif succès depuis deux saisons déjà. Le projet est né d’une constatation simple : ancien danseur étoile, Karl Paquette voyait ses propres enfants s’endormir durant les représentations classiques. Il lui est alors apparu essentiel de repenser la forme du spectacle pour mieux capter l’attention des plus jeunes.
La première étape de cette adaptation a été de réduire la durée du ballet. De trois heures dans sa version originale, Le Lac des cygnes passe ainsi à un format d’1h30, scindé en quatre actes, avec un entracte au bout de 40 minutes. Une manière de rendre l’œuvre plus accessible aux enfants, sans leur demander un effort d’attention trop soutenu.
Le format du spectacle a également été repensé. 12 danseurs composent désormais le corps de ballet, accompagnés de trois solistes, là où les représentations traditionnelles peuvent réunir jusqu’à 60 artistes sur scène. Ce choix a imposé une sélection rigoureuse des passages musicaux et chorégraphiques à conserver pour l’équipe du Lac des cygnes. On y retrouve, bien sûr, les séquences emblématiques telles que la célèbre « Danse des petits cygnes » ou encore le saisissant « Pas de deux du cygne noir ».

Pour faciliter la compréhension de l’histoire, une narration a été intégrée au spectacle. Un fil rouge oral qui permet aux jeunes spectateurs de suivre les aventures d’Odette et du prince Siegfried avec plus de facilité, sans jamais trahir l’essence du ballet. La mise en scène, soignée et respectueuse des codes classiques, réussit à conjuguer fidélité à l’œuvre originale et adaptation à l’âge du public.
Joué les week-ends au théâtre Mogador, entre deux représentations du Roi Lion, ce Lac des cygnes trouve naturellement sa place dans un lieu emblématique du spectacle vivant parisien. Karl Paquette a tenu à maintenir des tarifs accessibles, avec des places proposées à partir de 25 euros, pour permettre au plus grand nombre de découvrir cette expérience dans une salle historique, datant des Années folles, où chaque siège offre une bonne visibilité sur scène.
Fier de ce succès et animé par la volonté de rendre l’opéra et le ballet accessibles aux jeunes générations, Karl Paquette ne compte pas s’arrêter là. Son équipe prépare déjà une nouvelle adaptation : La Belle au bois dormant, autre grand classique de Tchaïkovski, bientôt revisité à son tour pour émerveiller petits et grands.
Avec ces projets, c’est une véritable passerelle entre les chefs-d’œuvre du patrimoine classique et le jeune public qui est en train de se construire, portée par une ambition forte : faire aimer la danse et l’opéra dès le plus jeune âge, sans jamais renier l’exigence artistique.