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Retraite de Rafael Nadal : le tennis de nouveau orphelin

Deux ans après avoir perdu son plus grand esthète, le tennis s’apprête à perdre son plus grand gladiateur. On pensait s’être fait à l’idée et pourtant, quand le couperet est tombé, la planète tennis s’est arrêtée. 

Le 10 octobre dernier, Rafael Nadal annonçait sa retraite sportive à l’âge de 38 ans, par le biais d’une vidéo sur ses réseaux sociaux « J’ai vécu des années difficiles, particulièrement les deux dernières. Je pense que je ne suis plus capable de jouer. Je pars en paix absolue. J’ai donné le maximum” s’y exprime le majorquin. 

Et mentir, le taureau de Manacor ne sait pas faire. En témoigne son parcours rempli d’obstacles, lui qui à 19 ans contracte le syndrome de Muller-Weiss, une maladie dégénérative qui entraîne une nécrose d’un os de son pied et qui, toute sa carrière, a su composer avec un corps cabossé sans jamais rien lâcher. On espérait depuis deux ans, tout comme lui, que Mère tennis lui accorde une seconde jeunesse et de le revoir sur la terre ocre de Roland Garros en pleine possession de ses capacités. Il aura au moins le droit de dégainer sa raquette une ultime fois devant son public, à Malaga fin novembre, à l’occasion de la phase finale de la Coupe Davis.

Alors comment résumer Rafael Nadal ?

Je serais tenté de vous répondre « 2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2022„ en clin d’œil à Marc Maury. Car son plus grand exploit se trouve bien là : 22 titres du Grand Chelem dont 14 coupes des mousquetaires, seul le Real Madrid, son club de coeur, apparaît comme aussi tyrannique. Pourtant l’expert de la terre battue, resté 209 semaines sur la plus haute marche de son sport, a également fait sienne chaque surface. Il représente, avec Rod Laver et Novak Djokovic, le trio des joueurs ayant remporté chaque “majeur” à plusieurs reprises.

Mais pour moi, Rafa c’est avant tout un modèle de résilience, de rigueur et de modestie. C’est le catcheur marathonien devenu chirurgien. C’est le coup droit lasso dévastateur qu’on retrouvait chaque été du côté de la porte d’Auteuil. Mais surtout c’est l’homme qui m’a fait prendre la raquette de tennis quand j’avais 6 ans. Comme à tout plein d’enfants, tu m’as fait aimer le tennis. Donc tu peux partir en paix absolue Rafa, parce que tu nous as donné le maximum.

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