Deepfakes pornographiques : une arme de cyberharcèlement incontrôlable  

L’intelligence artificielle a bouleversé la manière dont la population s’informe. Les deepfakes sèment souvent le doute parmi les utilisateurs des réseaux sociaux, ce qui renforce l’incertitude face aux informations. Sans compter que depuis quelques années, l’industrie pornographique s’en empare, une dérive inquiétante et difficile à freiner.

Le deepfake ne cesse de se répandre. L’objectif ? Générer de fausses déclarations ou images de vraies personnes grâce à l’intelligence artificielle, en particulier des célébrités. Si certains internautes l’utilisent à but parodique, d’autres choisissent de le transformer en un outil d’exploitation dans certains films pour adultes. Un fléau qui renforcent les craintes d’une société encore jeune face à cette technologie.

La hausse du cyberharcèlement avec des deepfakes

25 minutes, c’est le temps nécessaire pour générer un faux contenu à caractère sexuel, et une seule photo du visage de la victime suffit. Cette tendance se confirme depuis 2019 : Le deepfake pornographique représente désormais 96 % de l’utilisation de cette technologie. Un pourcentage largement dû au manque de modération de certains réseaux sociaux.

C’est un sujet tabou, mais qui suscite beaucoup de réactions ces dernières années : « C’est horrible, c’est vraiment dégueulasse » avait déclaré l’influenceuse française Léna Situations, elle-même visée en 2023. Pour rappel, 98 % des victimes de deepfakes sexuels sont des femmes. Si les célébrités sont davantage touchées, cela peut concerner n’importe qui. Par exemple, Émilie Courtol, commerçante normande, avait partagé son expérience traumatisante sur son usurpation d’identité, fin octobre dernier. Cette dernière s’était confiée sur les difficultés à se remettre d’un tel événement.

Sensibiliser, une méthode partiellement efficace

« L’éducation aux médias et à l’information est nécessaire » déclare Tina Nikoukhah, directrice de l’équipe de recherche Get Real Labs, au micro de France Culture : « Les jeunes ne savent plus forcément identifier le vrai du faux sur les réseaux sociaux ». Une sensibilisation efficace pourrait réduire les risques de devenir victime, ou même agresseur. Si toutefois la jeune génération est sensibilisée, aucun remède efficace n’existe contre cette dérive numérique.

Les seules dissuasions mises en place par les gouvernements sont des lois votées pour ralentir la propagation. En Corée du Sud, il est désormais interdit de consommer, posséder et vendre ce type de contenu depuis septembre dernier. Si une infraction est commise, une lourde peine de prison et plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amendes sont attendus. C’est un dispositif certes peu efficace, mais l’une des rares mesures existantes pour limiter cette technologie.

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