Pendant 3 jours, Montpellier est devenu le centre du stream français. Le ZEvent, événement caritatif, est lancé pour 50h de live continu, avec pour seul objectif de réunir des fonds pour des associations pendant ce long marathon. Voici donc mon retour d’expérience de cet événement si spécial.
Vendredi 6 septembre, 18 h 00 : Zerator ouvre officiellement la nouvelle édition du ZEvent après un an de césure. Parmi les streamers présents sur place se trouve Laink. Il a participé aux premières éditions de l’événement mais il n’y a pas posé les pieds depuis 2018. Il arrive donc sans donation goal (défis à réaliser lorsqu’un palier de don est atteint) à l’inverse de ses confrères et consoeurs. Son expérience est particulièrement significative puisque, comme les viewers, il est plutôt extérieur à tout cela, il évolue dans son coin et n’interagit pas vraiment avec les autres. C’est au deuxième jour que tout change, il participe aux streams de 3 personnes différentes (Domingo, Baghera et Trivia), il fait des karaokés, ce qui nous sort de ses habitudes, et vient répondre à des questions considérées “gênantes” par les autres. Le dernier jour il participe au quizz du Grenier et poursuit pour le rush final avant de terminer son stream dans l’émotion, après un discours émouvant sur ses absences et son anxiété, avec en fond Eurotruck Simulator. Cette expérience est représentative de l’ambiance du ZEvent pour la raison suivante : il nous invite à le suivre, à nous déplacer sur les autres streams pour le voir s’amuser avec les autres, c’est un plaisir que l’on ne peut s’offrir qu’à cette occasion. C’est une immersion assez étrange qui s’opère alors, le viewer est transporté à Montpellier comme s’il était sur place, il entend, voit et ressent l’émulsion de cet événement, il est plus sensible aux causes défendues et a la possibilité d’interagir, via le chat et les dons, avec tout le monde. Certes la POV de Laink ne présente qu’une portion de tout ce qui a pu se passer pendant ces trois jours mais c’est à peu près l’un des seuls endroits où l’on se sent chez soi tout en découvrant d’autres ambiances à travers ses yeux. Le tout se termine avec un certains sentiment d’accomplissement mais aussi de regret, j’y ai vécu tant de belles choses qu’une sorte de torpeur s’est emparée de moi juste après, le retour à la réalité a été assez brutal, je veux recommencer, cette fois-ci en tant qu’acteur, de quoi entretenir une certaine frustration pendant l’année qui va suivre.
Une institution caritative et culturelle
C’est unanime, le ZEvent est devenu avec le temps une véritable institution du streaming français. Il représente un véritable carrefour culturel où chaque participant apporte sa touche à l’événement. Cette année n’a pas été une année record mais elle est tout de même spéciale. Les streamers se sont dépassés, ont littéralement mis en jeu leur santé, pour nous proposer des émotions brutes et diverses. Cet événement a été marqué par la multiplication des activités. Nous avons eu droit à du jeu vidéo, bien sûr, mais aussi à des karaokés, des travaux manuels, de la peinture et surtout de la musique avec le DJ set proposé par AvaMind, set pour lequel Vladimir Cauchemar s’est déplacé pour jouer sa musique. Les viewers ont été gâté et ils l’ont bien rendu avec 10 145 881€ récoltés sur ces trois jours au profit de cinq associations oeuvrant contre la précarité : le Secours Populaire, Cop1, les Bureaux du Coeur, Solidarité Paysans, Chapitre 2 et la Fondation de France chargée de la répartition des dons. Il est difficile de croire aujourd’hui que tout est parti d’une “cave” et pourtant c’est le cas. A force d’éditions le ZEvent s’est imposé comme l’un des événements caritatifs français les plus importants dans l’Hexagone avec des causes à chaque fois différentes et dans l’air du temps. Un attachement s’est aussi développé entres les viewers et l’événement puisque le ZEvent est l’une des seuls occasions pour le spectateur d’interagir avec le streamer, il a l’impression d’y être de changer le cours du live et plus globalement de la société, il s’investit dans une cause qu’il n’aurait peut-être pas défendu en temps normal.
Diversité d’expression
La spécificité du ZEvent c’est surtout sa diversité. Le viewer est libre de suivre le point de vue de celui ou celle qu’il veut, en faisant le sacrifice du reste. C’est un fort témoignage de soutien et un vrai gain de visibilité qu’offre l’événement à ceux qui y participent. Au-delà de ça c’est aussi un moyen d’innover, de proposer de nouveaux contenus, artistiques ou non, d’emmener le spectateur dans un véritable musée de l’émotion avec des avis divergents et des ressentis hétérogènes. C’est là tout l’intérêt de la chose, plus qu’un objectif de don à dépasser, c’est une occasion de découvrir et de ressentir la force que représente l’unité d’un groupe de personnes. A l’instar des Jeux de Paris, le ZEvent a su montrer encore une fois que l’on est capable de se réunir pour une cause commune qui compte et surtout que peu importe la contribution, chaque mouvement compte. Malgré les polémiques le ZEvent se réinvente à chaque fois et l’investissement de chacun est toujours grandissant.