Les festivals de musique, véritables moments de fête, posent néanmoins de nombreux défis écologiques. La gestion des déchets, les émissions de CO2, la consommation d’énergie et l’impact sur les sites naturels sont autant de problématiques que les organisateurs s’efforcent de résoudre.
Vieilles Charrues : 250 000 festivaliers, 13 200 tonnes de CO2
Lors de la 32e édition des Vieilles Charrues, 250 000 festivaliers ont foulé la prairie de Kerampuilh entre le 11 et le 14 juillet, générant une montagne de déchets sur les 90 hectares de terrain. Pour la première fois, le festival a mesuré son impact environnemental avec un bilan carbone. Résultat : 13 200 tonnes équivalent CO2, comparable aux émissions de 1 200 Français en un an. Le festival ambitionne de réduire ce chiffre de 7% d’ici 2025. Une des stratégies mises en place inclut l’utilisation de gobelets réutilisables. Depuis 2014, les Vieilles Charrues ont cessé de créer des designs spécifiques pour éviter le phénomène de collection et encourager la réutilisation maximale des gobelets. Quentin Sibéril, chargé de projet développement durable, explique que le festival possède une infrastructure de lavage sur site, permettant aux gobelets d’avoir une seconde vie lors d’événements locaux.
We Love Green : alimentation solaire et repas végétariens
We Love Green est un autre exemple de festival écoresponsable. Ce festival utilise des panneaux solaires pour alimenter ses scènes et propose des repas 100% végétariens. En 2023, les festivaliers ont pu profiter des concerts d’Orelsan, Lomepal, PLK et Pusha T tout en dégustant des nuggets de soja et en buvant de la limonade dans des gourdes réutilisables. Le festival met également un accent particulier sur la valorisation des déchets et offre des ateliers et conférences sur des thématiques environnementales.
L’énergie solaire : une solution pour réduire les émissions
L’énergie solaire offre de multiples possibilités pour alimenter les besoins énergétiques d’un festival. L’installation de panneaux solaires peut par exemple alimenter l’éclairage des différentes zones, les équipements sonores et les systèmes de sonorisation, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre. Cette approche, adoptée par des festivals comme We Love Green, permet de réduire la consommation d’énergie provenant de sources non renouvelables et de limiter l’empreinte écologique globale de l’événement.
Shaka Ponk : un engagement radical
Le groupe de rock Shaka Ponk a pris une décision radicale en arrêtant ses activités musicales, estimant que leur engagement écologique n’était plus cohérent avec les spectacles qu’ils proposaient. Le chanteur Frah explique que les déplacements des spectateurs, des artistes et du matériel représentaient jusqu’à 75% des émissions de CO2 de leurs tournées. Selon une étude de A Greener Future, ces trajets peuvent représenter jusqu’à 75% des émissions de CO2 d’un festival. Shaka Ponk donne un exemple fort en montrant qu’il est parfois nécessaire de revoir ses activités pour être en adéquation avec ses valeurs.
Les festivals de musique montrent qu’il est possible de célébrer tout en respectant la planète. Les initiatives écologiques, telles que l’utilisation de gobelets réutilisables, les énergies renouvelables et la promotion de modes de transport durables, sont autant de façons pour les festivals de réduire leur impact environnemental. En tant que participants, nous pouvons également contribuer en adoptant des pratiques éco-responsables.