Quand Marilyn chantait, l’Amérique tremblait

Son visage, sa voix, et sa présence dans une société patriarcale, voilà ce qui a forgé le mythe Marilyn Monroe. Mais dès sa rencontre avec les Kennedy, les scandales se sont multipliés. Les circonstances de sa mort prématurée font toujours débat, soixante-trois ans après.

On raconte deux légendes lorsqu’on parle de Marilyn Monroe. L’une représente l’héritage que son image a laissé au cinéma, faisant d’elle une icône pour les comédiennes modernes. L’autre, plus sombre, nourrit encore le mystère qui entoure les raisons de sa mort : cachait-t-elle réellement des secrets d’État ? L’affaire qui a marqué, et qui marque encore les États-Unis, mêle des secrets bien gardés. Elle pourrait même tout chambouler, si la vérité venait à éclater. 

Une femme compromettante pour Washington

Marilyn chantait dans ses films. C’est l’une des raisons qui ont fait d’elle un monument artistique. Sa voix est si magique que le 19 mai 1962, elle envoûte le Madison Square Garden en interprétant un sensuel « Happy Birthday, Mr. President » à l’attention de John F. Kennedy. Cette simple mélodie symbolise, pour beaucoup, le point de bascule d’une histoire sulfureuse, étroitement liée à sa mort.  

La relation entre Monroe et Kennedy est évidente selon Christopher Anderson dans son livre These Few Precious Days : The Final Year of Jack with Jackie. Le journaliste avance que leurs rencontres allaient bien au-delà d’une amitié. Selon lui, l’actrice nourrissait même l’espoir de devenir première dame. Leur proximité témoignerait aussi de révélations concernant des sujets classés secret-défense, selon certains auteurs tels que Nick Refern.

À cette période, la Californienne est par ailleurs placée sous surveillance par la CIA et le FBI. Alors surnommés les Marilyn Files, ces documents sont déclassifiés quelques années après sa mort. On y apprend qu’elle était perçue comme un danger pour la sécurité nationale, notamment en raison de ses liens avec son psychiatre communiste Fredric Fields, dans un contexte de guerre froide.

La vérité enterrée avec elle ?

L’Amérique a tremblé quelques heures avant sa mort. Médicaments à son chevet, Marilyn Monroe est découverte sans vie dans son lit, au matin du 5 août 1962, à Los Angeles.

Selon Natalie Jacobs, voisine de l’actrice, l’aube de cette nuit noire fut « très agitée ». Elle a affirmé entendre des bruits inhabituels, comme des cris, des hurlements et plusieurs voix, comme celle de Robert Kennedy, frère du président. D’après plusieurs témoins et enquêteurs, cette visite aurait eu pour but de mettre une distance entre Marilyn Monroe et le chef de l’État, pour éviter un scandale médiatique. Bien qu’aucune preuve n’ait été présentée à ce jour, Robert Kennedy était bien présent dans la ville des anges le soir de sa mort, et laisse planer le doute quant à une éventuelle discussion entre les deux.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que Lena Pepitone, confidente et amie proche de l’actrice, a reçu plusieurs coups de fil de sa part au cours de cette soirée. Marilyn lui aurait confié vouloir « révéler sa relation au grand jour » ou encore « dire la vérité sur certains sujets », semblant dépassée par les évènements. Puis… plus rien. Juste la dépouille d’une femme de 36 ans, et peut-être, des vérités enterrées avec elle, le 8 août 1962.

Épilogue sans fin

Une simple overdose ? Un complot gouvernemental ? Même si la version officielle s’appuie sur des résultats toxicologiques, plusieurs témoins ont relancé les questionnements. L’ancien procureur adjoint de l’affaire, John Miner, a affirmé ne rien pouvoir révéler à ce sujet, en y ajoutant un surprenant : « Je sais tout », dans le documentaire The Mystery of Marilyn Monroe : The Unheard Tapes sorti en 2022. Et d’après Ralph Greenson, l’un des psychiatres de l’actrice à cette époque, certains dossiers pourront aider à résoudre l’affaire. Mais à sa demande, la « boîte 39 » sera rendue publique en 2039. Peut-être permettra-t-elle de lever le voile sur les circonstances de sa mort.

Il existe deux manières de lire la perte de l’une des plus grandes icônes du XXe siècle. La première avance que fragilisée par des troubles de santé mentale, elle aurait succombé à une surconsommation de médicaments, volontaire ou accidentelle. La seconde s’appuie sur l’idée que le gouvernement, malgré leurs avertissements, aurait choisi de faire taire une femme devenue gênante pour la sécurité nationale. Pour Marilyn Monroe, le rideau est tombé, mais les projecteurs, eux, éclairent encore un mystère, qui n’est pas prêt de s’éteindre. 

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