Plus d’un millier de matchs par an à travers le globe. Au-delà de la simple pratique d’un sport, le football est devenu un véritable phénomène de société, presque inévitable tant il est omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Retour sur un ballon rond au don d’ubiquité.
Personne n’a pu y échapper. Le championnat d’Europe de football de l’Union des associations européennes de football (UEFA) 2024 a débuté, vendredi 14 juin, à Munich. Un mois de compétitions, avec en moyenne 2 matchs par jour, pour savoir qui des 24 équipes en lice sera la meilleure.
Entre les téléspectateurs et les fans amassés dans les bars, plus de 15 % des Français ont assisté à la rencontre de huitième de finale, entre la France et la Belgique. Une très large proportion de la population française a donc manqué ce match, par choix ou par dépit. Pourtant, rares sont ceux qui n’ont pas entendu parler de ce match : à la une des journaux le lendemain, en titre principal dans les JT, en boucle à la radio, en top tendance sur les réseaux… C’est simple, pour ne pas entendre parler de l’Euro, il ne faut pas allumer son téléphone ou sa télévision, et ne pas sortir aux heures des matchs.
C’est une mission quasiment impossible de ne pas entendre parler ou de voir de football. Et ce phénomène ne s’arrête pas seulement à cet Euro. Matchs de clubs en championnat national et européen, Coupe d’Afrique des Nations, Coupe du Monde…. Il y a toujours un match en cours à travers le globe. Et l’importance de ces rencontres perturbe parfois le quotidien de ceux qui ne s’y désintéressent : « Quand j’étais plus jeune, je regardais une série avec mon père sur TF1 tous les mardis. Mon père n’était pas fan de foot et moi non plus. Donc quand notre série était décalée par un match qui ne nous intéressait absolument pas… On était un peu en colère. Pourquoi le PSG et l’OM priment sur la télé normale ? » a déclaré Emma, 21 ans, étudiante en école d’ingénieure à Paris.
Le football a pris une bien plus grande ampleur lors des quinze dernières années. Tout d’abord, parce que malgré l’atomisation des droits télés, le football reste bien plus accessible à tous. Il est aujourd’hui plus simple de visionner du football anglais ou allemand (légalement ou non), ou au moins de suivre les résultats de ces équipes internationales, via les réseaux sociaux notamment. Ces réseaux permettent également la création de communautés de football, qui occupent une grande place de cet univers numérique : la finale de la Coupe du Monde avait fait l’objet de près de 26 millions de tweets. Si le football fait davantage parler de lui et intéresse un plus grand nombre, les médias traditionnels se doivent d’emboiter le pas, et se rangent derrière cette sphère inévitable qu’est le ballon rond.
Le nombre annuel de matchs officiels a aussi augmenté, avec la création de compétitions, en clubs, mais aussi du côté des fédérations : Ligue des Nations, Conference League, évolution de la Coupe du monde des clubs… Dès la saison prochaine, le nouveau format de la Ligue des champions fait lui aussi évoluer le nombre d’équipes en lice, passant de 32 à 36. Chaque équipe devra jouer aussi deux match supplémentaires à l’occasion des phases de poules, soit 96 matchs en plus, sans compter les phases de barrages, avant les huitièmes de finales.
Le football est omniprésent, qu’on en soit fan ou non. Mais, le « sport roi » est avant tout un facteur de rassemblement, plus que les autres. C’est pour beaucoup l’occasion de se retrouver en famille ou entre amis, pour partager un moment de convivialité : “Même si je n’aime pas spécialement ça, je regarde les matchs de l’Équipe de France au bar avec mes amis. J’adore voir cette communion entre tous, on pousse tous pour la même chose, et c’est une belle union”, conclue Emma.