Homme d’affaires, vedette de téléréalité et 45e et 47e président des États-Unis, Donald Trump est l’une des figures les plus polarisantes de l’histoire américaine récente. Héritier d’un empire immobilier new-yorkais, il a construit sa carrière sur une stratégie de marque autant que sur la controverse, mêlant fortune familiale, mise en scène médiatique et transgressions politiques.
Donald Trump naît le 14 juin 1946 dans le Queens, à New York. Son père, Fred Trump, est un promoteur immobilier d’origine allemande qui a bâti sa fortune dans la construction de logements à prix modérés dans les banlieues new-yorkaises. Sa mère, Mary Anne, immigrée écossaise, incarne la stabilité du foyer.
Contrairement à l’image d’un « self-made man » qu’il revendiquera plus tard, Donald Trump grandit dans un milieu aisé. Selon une enquête du New York Times, il bénéficie dès l’âge de trois ans de l’équivalent de 200 000 dollars par an en transferts financiers de son père, et devient millionnaire avant même ses huit ans. Au total, il aurait reçu environ 413 millions de dollars de sa famille au cours de sa vie, un héritage qui contredit le récit du « parti de rien » souvent mis en avant par l’intéressé.
Enfant, il est décrit comme colérique et difficile à canaliser. À 13 ans, après une série de bagarres et d’incidents disciplinaires, son père décide de l’envoyer à la New York Military Academy, un internat militaire censé lui inculquer rigueur et discipline. Cette expérience façonne partiellement son rapport à l’autorité et lui permet d’obtenir un diplôme de fin d’études secondaires.
Après deux années passées à l’université Fordham, Donald Trump rejoint la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, où il décroche en 1968 un diplôme en sciences économiques. Cette même année, en pleine guerre du Vietnam, il est mobilisable. Mais il échappe au service militaire grâce à un certificat médical attestant d’éperons osseux au talon, délivré par un podologue qui comptait parmi les locataires de son père. Cet épisode, longtemps critiqué, alimente encore les soupçons d’un passe-droit lié à l’influence familiale.
Carrière immobilière et stratégies financières
À 25 ans, Donald Trump reprend officiellement l’entreprise familiale qu’il rebaptise Trump Organization. Ambitieux, il veut dépasser le modèle de son père, centré sur le logement en périphérie, et se projette vers Manhattan, vitrine de la réussite new-yorkaise.
Dès 1973, son ascension est entachée par une affaire judiciaire. Le ministère de la Justice poursuit la Trump Management Corporation pour discrimination dans la sélection des locataires, accusant l’entreprise de refuser des appartements aux Afro-Américains. L’affaire se conclut par un accord contraignant, mais Donald Trump revendique publiquement une victoire, illustrant une constante de son rapport à la vérité : transformer une défaite en succès narratif.
L’un de ses premiers grands coups est la construction de la Trump Tower, inaugurée en 1983 sur la 5e Avenue. L’immeuble de verre et d’acier devient à la fois le siège de son groupe, sa résidence et un symbole de son goût pour la démesure. L’opération consacre son entrée dans le cercle des promoteurs immobiliers influents de New York.
Trump diversifie ensuite ses activités : casinos à Atlantic City, clubs de golf, participation dans une équipe de football américain ou encore organisation de concours de beauté comme Miss Univers. Mais derrière cette image de prospérité se cache une réalité plus fragile. En 1991, la faillite du Taj Mahal Casino, inauguré un an plus tôt dans le New Jersey, marque le début d’une série noire. Au total, six casinos et hôtels de son empire se placent sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites entre 1991 et 2009.
Pour éponger ses dettes, Donald Trump n’hésite pas à recourir aux banques, à renégocier agressivement ses crédits, voire à exploiter ses liens familiaux. Selon le New York Times, il aurait cherché, en 1990, à s’approprier une part plus importante de l’héritage paternel. Ses déclarations fiscales, obtenues par le quotidien, révèlent un promoteur lourdement déficitaire, dont la fortune est largement entretenue par transferts financiers et montages fiscaux avantageux. En 2016 et 2017, alors qu’il brigue la présidence, il ne paie que 750 dollars d’impôt fédéral sur le revenu, un montant symbolique qui soulève une vaste controverse.
Parallèlement, il développe une stratégie de marque singulière : le nom « Trump » est décliné sur une multitude de produits. L’homme d’affaires mise sur sa notoriété et sur l’illusion de succès, plutôt que sur la solidité financière de ses entreprises.
Le cas du neveu Fred Trump III
Derrière l’image publique de Donald Trump, la famille occupe une place centrale, non seulement comme vitrine, mais aussi comme source de conflits. Les rivalités autour de l’héritage de Fred Trump Sr., patriarche décédé en 1999, illustrent un système marqué par la compétition, la loyauté et l’absence d’empathie.
Son neveu, Fred Trump III, fils de son frère aîné décédé prématurément, a connu les conséquences les plus directes de ces tensions. Lors du partage de l’héritage, Donald Trump et ses frères et sœurs sont accusés d’avoir manœuvré pour réduire considérablement la part qui devait revenir à Fred III et à sa sœur Mary. Selon plusieurs témoignages rapportés par la presse américaine, les héritiers dominants auraient utilisé des clauses et réécritures de testament au bénéfice de Donald et de ses alliés.
Le conflit prend une dimension tragique lorsque la famille coupe la mutuelle santé de William, le fils handicapé de Fred III. Cette décision est perçue comme un moyen de pression dans la bataille juridique pour l’héritage. L’épisode suscite une indignation durable, révélant une logique familiale où la force prime sur la compassion.
Sa nièce, Mary Trump, psychologue et autrice d’un livre critique sur l’ancien président, décrit cette dynamique comme l’héritage d’un environnement façonné par Fred Trump Sr., présenté comme un homme autoritaire, dépourvu de sensibilité. Selon elle, Donald Trump a intégré ce modèle, se construisant dans un univers où la faiblesse n’était pas tolérée et où les liens familiaux servaient avant tout des objectifs stratégiques.
Ce climat éclaire la personnalité de Donald Trump : féroce dans les rapports de force, obsédé par la victoire et peu enclin à l’empathie. La famille apparaît non pas comme un refuge, mais comme un champ de bataille où s’exercent domination et manipulation.
De l’immobilier au show-business
À la fin des années 1990, Donald Trump traverse une période financière délicate. Ses casinos et hôtels accumulent les faillites, ses dettes s’accroissent, et son image d’homme d’affaires prospère s’érode. C’est pourtant dans ce contexte qu’il amorce un virage décisif : la conquête de l’espace médiatique.
En 2004, il devient le visage de The Apprentice, une émission de téléréalité produite par la chaîne NBC. Dans ce programme, il incarne le rôle d’un patron intransigeant, mettant en compétition de jeunes candidats autour de projets fictifs. Chaque épisode culmine par son verdict, ponctué de la phrase devenue culte : « You’re fired ». Le succès est immédiat, l’émission dure plus de dix ans, et rapporte à Donald Trump jusqu’à un million de dollars par épisode.
Ce rôle contribue à redorer son image publique. Aux yeux du grand public, il apparaît non pas comme un héritier endetté, mais comme un entrepreneur habile et redoutable. La frontière entre la réalité et la fiction se brouille, son personnage télévisuel devient indissociable de son identité publique. La téléréalité agit ainsi comme un tremplin, replaçant Donald Trump au centre de la scène américaine.
Cette omniprésence médiatique contribue à faire de Donald Trump une figure nationale. Son visage est familier, son nom devient synonyme de pouvoir, de luxe et de provocation. C’est cette visibilité qui lui permettra, quelques années plus tard, de se présenter comme un outsider crédible sur la scène politique américaine.
Premiers pas en politique et construction d’un discours
Bien avant son entrée officielle sur la scène électorale, Donald Trump nourrit des ambitions politiques. Dès 1987, il finance dans plusieurs journaux une campagne publicitaire nationale pour promouvoir ses idées en matière de politique étrangère. Dans ces textes, il critique le Japon, l’Arabie saoudite et le Koweït, qu’il accuse de profiter de la protection militaire américaine sans contrepartie suffisante. Il suggère même une intervention armée en Iran. Cette sortie, à l’époque largement commentée, pose les bases de sa rhétorique : nationalisme économique, dénonciation des élites étrangères et volonté de projeter la puissance américaine.
À plusieurs reprises, Donald Trump laisse planer l’idée d’une candidature présidentielle. En 2000, il s’intéresse brièvement au Parti de la réforme, sans donner suite. En 2004 et 2012, il menace à nouveau de se lancer, cultivant une posture d’outsider politique.
C’est toutefois en 2011 qu’il devient une figure centrale du débat public. Dans le contexte de la réélection de Barack Obama, Donald Trump s’impose comme le principal promoteur du « birtherism », une théorie complotiste affirmant que le président démocrate serait né au Kenya et donc illégitime. Cette prise de position, largement relayée dans les médias conservateurs, le propulse au rang de porte-voix d’une frange radicale de l’électorat républicain.
En parallèle, il continue de financer les deux grands partis, soutenant tour à tour des candidats démocrates et républicains. En 2005, il contribue même à la campagne d’Hillary Clinton. Ce n’est qu’en 2009 qu’il officialise son rapprochement avec le camp républicain.
Le 16 juin 2015 marque un tournant. Depuis la Trump Tower de Manhattan, Donald Trump annonce sa candidature aux primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2016. Son discours inaugural frappe les esprits par sa brutalité : il accuse le Mexique d’envoyer aux États-Unis des « violeurs » et des « criminels ». Il promet de construire un « grand mur » à la frontière, financé par le Mexique. Ce ton inédit choque une partie de la classe politique, mais galvanise une base électorale frustrée par la mondialisation et les crises économiques.
Son slogan, « Make America Great Again », déjà utilisé par Ronald Reagan en 1980, devient le cri de ralliement de ses partisans. Les commentateurs politiques le décrivent alors comme une candidature « clownesque », vouée à l’échec. Pourtant, sa rhétorique nationaliste, son style agressif et son usage habile des médias sociaux transforment rapidement cette campagne en phénomène politique majeur.
De l’élection surprise à la présidence
Contre toutes les prévisions, Donald Trump s’impose d’abord aux primaires républicaines de 2016. Ses rivaux, du sénateur Ted Cruz à Jeb Bush, sont éliminés les uns après les autres par une campagne faite de slogans chocs, d’attaques personnelles et d’un usage intensif de Twitter. Malgré l’hostilité de la presse et du parti républicain traditionnel, il décroche l’investiture.
Le 8 novembre 2016, il bat Hillary Clinton avec 304 grands électeurs contre 227, alors même qu’il recueille près de trois millions de voix de moins au vote populaire. À 70 ans, il devient le 45ᵉ président des États-Unis, l’homme le plus riche et le plus âgé à occuper la fonction.
Le 20 janvier 2017, lors de son discours d’investiture, il décrit un pays ravagé par un supposé « carnage américain ». Il adopte le slogan « America First », popularisé dans les années 1930, affirmant vouloir redonner aux États-Unis leur grandeur perdue.
Son mandat est rapidement ponctué de polémiques :
- En août 2017, après la manifestation néonazie de Charlottesville, il estime qu’il y a « de très bonnes personnes des deux côtés », provoquant une indignation internationale.
- À la tribune de l’ONU, en septembre de la même année, il qualifie le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un de « Rocketman » et menace de « détruire totalement » la Corée du Nord.
- Sur le plan intérieur, son administration met en place une politique de « tolérance zéro » à la frontière, entraînant la séparation de plus de 5 000 enfants de leurs parents migrants, avant de devoir reculer sous la pression.
La gestion de la pandémie de Covid-19 en 2020 accentue les divisions. Donald Trump minimise d’abord la gravité du virus, refuse de porter un masque et organise des meetings sans distanciation. Il affirme que le virus « disparaîtra comme par miracle », avant d’être lui-même contaminé. Sa communication confuse sur les traitements et sa mise en doute des autorités sanitaires lui valent de vives critiques.
Avant la pandémie, l’économie américaine affiche des indicateurs positifs : plein-emploi, réduction de la pauvreté et hausse du revenu médian. Donald Trump revendique également une politique de réindustrialisation et une réforme fiscale favorable aux entreprises, passant de 39% à 0%. Il renonce à percevoir son salaire présidentiel, se contentant symboliquement d’un dollar par an.
Mais ses choix stratégiques renforcent les fractures : retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat en 2017, dénonciation de l’accord nucléaire iranien, guerre commerciale avec la Chine et nomination de juges conservateurs à la Cour suprême, modifiant durablement l’équilibre juridique du pays.
Donald Trump est le troisième président de l’histoire américaine à être mis en accusation par la Chambre des représentants. En décembre 2019, une procédure d’impeachment est lancée : il est accusé d’avoir conditionné une aide militaire à l’Ukraine à l’ouverture d’une enquête sur les affaires de Hunter Biden, fils de son adversaire politique Joe Biden. Acquitté par le Sénat en février 2020, il échappe à la destitution.
L’élection présidentielle de novembre 2020 marque sa défaite face à Joe Biden. Refusant de reconnaître le résultat, Donald Trump multiplie les accusations infondées de fraude électorale. Le 6 janvier 2021, lors d’un meeting à Washington, il appelle ses partisans à marcher vers le Capitole. L’invasion du bâtiment par des émeutiers interrompt la certification des résultats et provoque la mort de plusieurs personnes.
Cet épisode entraîne une seconde procédure de destitution, qui échoue à nouveau au Sénat. Quelques jours plus tard, Twitter suspend son compte suivi par 88 millions d’abonnés, invoquant une incitation à la violence.
Traits psychologiques et rapport à la vérité
La personnalité de Donald Trump a fait l’objet d’innombrables analyses, de la part de spécialistes comme de proches. Elle apparaît comme une composante essentielle pour comprendre sa trajectoire publique.
Selon plusieurs psychologues et chercheurs américains, Donald Trump incarne une forme de « narcissisme malfaisant » : une combinaison de narcissisme exacerbé, de paranoïa et de comportements antisociaux. Il n’est pas considéré comme atteint de troubles psychotiques, mais son rapport à la réalité est marqué par une aptitude à la remodeler en fonction de ses intérêts.
Obsédé par son image, il recourt systématiquement aux superlatifs lorsqu’il parle de lui-même ou de ses réussites. Ses collaborateurs, témoins de son quotidien à la Maison Blanche, décrivent un esprit chaotique et binaire, centré sur l’immédiateté, peu enclin à absorber des idées complexes. Sa nièce Mary Trump le qualifie de « menteur pathologique », soulignant qu’il a grandi dans une culture familiale où la faiblesse était sanctionnée et où la domination constituait la seule forme de reconnaissance.
Le Washington Post a recensé 30 573 déclarations fausses ou trompeuses au cours de ses quatre premières années de présidence, soit près de 21 par jour. Ce rapport problématique à la vérité s’accompagne d’une stratégie de communication offensive, toute critique médiatique est dénoncée comme une « fake news », terme qu’il utilise pour disqualifier des informations défavorables.
Son intolérance à la contradiction se manifeste par des attaques répétées contre les journalistes, souvent qualifiés d’« ennemis du peuple ». Ses adversaires politiques sont systématiquement ridiculisés par des surnoms dépréciatifs, une tactique héritée de son goût pour le spectacle.
Des tests de personnalité menés par des chercheurs l’ont classé parmi les dirigeants aux scores les plus élevés en traits de psychopathie, comparables à ceux observés chez certains dictateurs. Froideur affective, absence de remords, agressivité et impulsivité sont régulièrement relevées. Son usage compulsif de Twitter, où il pouvait prendre des décisions diplomatiques en quelques phrases improvisées, illustre cette impulsivité, détachée de toute concertation institutionnelle.
Admiratif des leaders autoritaires comme Vladimir Poutine ou Kim Jong-un, il valorise le rapport de force plus que la coopération internationale. Pour ses détracteurs, cette posture traduit une vision du monde où la loi, la morale ou la science passent au second plan derrière l’intérêt immédiat et personnel.
Ces traits psychologiques éclairent une carrière politique construite sur la provocation, la simplification et la polarisation. Ils expliquent aussi en partie l’adhésion d’un électorat attiré par un style direct, transgressif, et perçu comme l’incarnation d’un rejet des élites traditionnelles.
Entre continuité et radicalisation
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump poursuit une stratégie politique qui repose sur une recette rhétorique immuable : transformer des faits divers en causes nationales et amplifier des rumeurs infondées pour en faire des certitudes politiques. Sa communication s’appuie sur les peurs et les fantasmes d’une partie de l’opinion publique, consolidant ainsi sa base électorale.
Lors de sa campagne pour un second mandat, il a faussement affirmé que la gauche américaine soutenait des « avortements après la naissance » et même des « exécutions après la naissance », alors qu’aucun État n’a adopté de texte en ce sens. Il a également prétendu que des mineurs pouvaient subir des opérations chirurgicales liées au genre sous l’influence d’enseignants, sans l’accord des parents, une affirmation démentie par les législations existantes, qui imposent un consentement parental écrit.
Sur la question migratoire, sa rhétorique s’est encore durcie. Donald Trump a relayé la rumeur, sans fondement, selon laquelle des réfugiés haïtiens auraient « mangé » les chiens et les chats d’habitants de l’Ohio. Cette affirmation, née sur les réseaux sociaux, a été reprise par des figures de la sphère conspirationniste MAGA, et même par certains élus. Elle illustre la façon dont l’ancien président mobilise des récits déshumanisants pour justifier des politiques restrictives.
Les cent premiers jours d’un second mandat
Dès les premiers mois de sa réélection, Donald Trump a signé plus d’une centaine de décrets et mémorandums. Sa politique commerciale et financière s’est inscrite dans une logique ouvertement mercantiliste et protectionniste. Washington a relancé une offensive douanière mondiale, ciblant en priorité la Chine et les pays responsables des déficits commerciaux américains. Le but affiché est de réduire le coût du service de la dette publique, supérieur au budget de la défense, et de réindustrialiser le pays, notamment dans la sidérurgie.
Dans le même temps, il a exprimé une volonté de renouer avec un expansionnisme territorial que l’on croyait révolu, évoquant le contrôle du canal de Panama, du Groenland et même du Canada. Sur le plan monétaire, il a exercé des pressions sur la Réserve fédérale pour abaisser ses taux directeurs et affaiblir le dollar, tout en promouvant les cryptomonnaies et la création d’un fonds souverain américain destiné à cibler des entreprises étrangères innovantes.
Donald Trump a fait de la suprématie scientifique et énergétique un axe prioritaire. Son administration a massivement investi dans l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, les biotechnologies et les réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Le budget fédéral de 2026 prévoit plus de 1 000 milliards de dollars, orientés vers l’innovation au service de la sécurité nationale.
En parallèle, il a lancé une « renaissance nucléaire », quadruplant les objectifs de production d’électricité atomique d’ici 2050 et autorisant la construction de dix nouveaux réacteurs d’ici 2030. Cette politique s’accompagne d’une relance des énergies fossiles et d’un gel des financements destinés à la recherche environnementale, au profit de projets technologiques stratégiques.
Un repositionnement international brutal
Sur la scène internationale, Donald Trump a intensifié l’affrontement avec les « rivaux systémiques » des États-Unis. La Chine reste sa cible principale, accusée de pillage technologique et de responsabilité dans la crise du fentanyl. L’Iran a subi, le 21 juin 2025, des frappes aériennes sur des sites nucléaires dans le cadre de l’opération « Midnight Hammer ». En Europe, il a imposé de lourds droits de douane, en particulier à la France, touchant les secteurs des vins, spiritueux, cosmétiques et de la sidérurgie.
Un compromis a finalement été trouvé en juillet 2025, ramenant les droits de douane américains sur les produits européens à une moyenne de 15 %. En échange, les pays membres de l’OTAN ont accepté d’augmenter leur contribution à la défense à 5 % de leur PIB et de conclure de vastes contrats d’armement et d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié américain. Paris a dénoncé une « journée sombre pour l’Europe », soulignant la vulnérabilité accrue de certains secteurs stratégiques français.
Malgré des tensions internes et la démission remarquée d’Elon Musk de son équipe, Donald Trump conserve une influence déterminante sur la politique américaine. Sa capacité à remodeler les institutions, à polariser l’opinion et à imposer son agenda à l’échelle mondiale confirme son rôle central dans une ère politique dominée par la confrontation, le protectionnisme et la désinformation.